Les Navajos vivent une souveraineté-association.
Ils seraient sans doute surpris par le mot, n’empêche que le territoire de la nation navajo (ou Diné) n’est pas seulement l’une des plus grandes « réserves indiennes » d’Amérique du Nord, c’est aussi l’un des territoires amérindiens des Amériques du Nord et du Sud à jouir de la plus grande autonomie politique (l’exception pourrait être les Inuits du Nord canadien).
Toutefois, sur ce grand territoire (67 300 km2, c’est à peu près le Nouveau-Brunswick), qui couvre le Nord-Est de l’Arizona (plus des trois quarts du total), les 174 000 habitants sont clairsemés : le long de la route 77, par laquelle je suis entré le 3 juillet, pas une seule habitation sur 35 km. Le long de la route 15 ensuite, sur 55 km, une demi-douzaine de fermes et un minuscule village à mi-chemin, à l'écart de la route.
Sur la route 77, vers le Nord, 3 juillet 2010. Photo du haut: au centre, vous distinguez deux rochers en forme de bol inversé? Photo du bas: les mêmes, 30 km plus près.
En cliquant sur la photo pour l'agrandir et en vous arrachant les yeux, vous distinguerez deux bâtiments: c'est une des fermes "croisées" sur la route 15, le 3 juillet 2010 (sur le territoire navajo, les bâtiments sont généralement très à l'écart de la route).
Un avant-goût du Nouveau-Mexique: la roche rouge. Sur la photo du bas, au centre, deux chevaux prennent la pose. (route 15, vers l'Est, territoire navajo, 3 juillet 2010)
Window Rock, la capitale
L’autonomie politique, c’est dans leur capitale, Window Rock, qu’elle se pratique : ils ont leurs propres ministères de l’Éducation (aux États-Unis, chaque État a le sien), et des Ressources naturelles... et une Agence de protection de l’environnement! (photo du centre)
Et leurs propres querelles : leur président, Joe Shirley Jr., vient de se faire refuser par la Cour d’appel Navajo le droit de se présenter aux élections, cet automne, pour un 3e mandat. Il conteste et la Cour suprême des Navajos (photo du bas) doit entendre cette cause le 9 juillet.
Quand on parcourt les sites web de chacun de ces paliers de gouvernement, la première impression est qu’il s’y passe très peu de choses. Mais je me disais, en parcourant les quelques rues de leur modeste capitale, que c’est aussi l’impression que donnerait, aux habitués des ministères de Washington (300 millions d’habitants) un tour d’horizon des activités de certains ministères québécois... 174 000 habitants, ce n'est vraiment pas grand-chose.
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Et pour terminer... Voulez-vous savoir pourquoi ça s’appelle Window Rock?
Pour ça :
Enfin! J’ai trouvé un VRAI Rocher Percé!
Coutume locale : vente d’alcool interdite! Impossible de trouver de la bière dans les dépanneurs.
Qualité des routes: rien à redire sur les deux petites routes (la 77 et la 15) mais la pire était la grand-route: la 264, qui mène à Window Rock, n'a pas d'accotement... et un très haut débit de circulation.
La photo que je n'ai pas prise: lorsque, après 55 km sur la route 15, on aboutit à l'intersection de la 264, quels sont les deux premiers —et seuls— services qui apparaissent? Une station-service... et un Burger King.
Le territoire navajo (ici, les Américains disent « la réserve navajo »). Les flèches rouges désignent les lieux où il y a une plus grande concentration de population. Au centre, le territoire enclavé d'un autre groupe, les Hopis. La ligne noire plus épaisse : par où je suis passé le 3 juillet (soit, de Holbrook à Window Rock : 176,8 km) (source : Academics.skidmore.edu)
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