À mi-chemin entre Santa Fe et Taos, on se met même à le longer, ce fameux fleuve.



C'est assez spectaculaire. Rendu là, ça s'appelle la Gorge du Rio Grande et il y a un centre d'interprétation dans le coin, en plus de sentiers, en plus, semble-t-il, d'une autre route pour l'admirer d'un autre angle.


Bon, faut admettre qu'après ce panorama, la route 68 vers Taos s'achève par une montée ardue, mais si elle est ardue, c'est aussi parce qu’on a 100 km derrière la cravate, depuis Santa Fe. Et le jour suivant, en quittant Taos, ça commence tout de suite, non par cette montagne à gravir...



... mais j'ai bien dit "en général"... :-)
Jusqu'à la récompense, et ce sera la dernière, promis, je ne vous embête plus avec ça ensuite :

Désolé, pas de paysage mémorable ici, et impossible de voir le mât du stade olympique : on est dans la forêt. Pour le vrai sommet, il y a des sentiers de randonnée, dont un qui vous ramènera le long de la crête, si vous avez deux jours devant vous, jusqu'au centre de ski.
Ce matin-là aussi, il y avait un couple de cyclistes habillés en pros. Ils sont arrivés au sommet quelques minutes après moi. J’ai reconnu un couple salué de la main plus tôt, alors qu’ils prenaient une pause à l’écart de la route. Eux aussi, m’apprennent-ils, sont partis de Taos ce matin, et ils y retournent après s’être pris en photo (si ce marqueur prenait un dollar par photo, le Nouveau-Mexique serait riche!).
Ok, et la descente jusqu'aux Grandes Plaines, donc? Eh bien les amateurs de vitesse seront déçus : seulement quelques kilomètres abrupts, avec des lacets qui obligent d'utiliser les freins, après quoi, on est essentiellement sur le plat jusqu’à Eagle Nest, 25 km plus loin (altitude : 2500 m). Ça trouve même le moyen de remonter après Eagle Nest, sûrement dans le but de nous faire admirer le Eagle Nest Lake:

Et ensuite, ça descend (événement historique : j’ai mis mon casque) jusqu’à Cimarron, 30 autres km plus loin (1900 m). Mais par paliers (traduction : petites côtes, longs plats), et sans moyen d’en profiter : gros vent de face (fin de l'événement historique).
Le ralenti n’est pas une mauvaise chose, parce qu'il donne l’occasion d’admirer le canyon de Cimarron dans lequel on a l’impression de s’enfoncer.

Et pour finir la journée, un dernier coup à donner pour se rendre à Raton où, 70 km plus loin... on est toujours à 2000 mètres d’altitude! Au point où on a droit à un avant-goût du Kansas: long et plat!

Le lendemain, ultime effort : une dernière montée abrupte (2350 m) pour sortir de Raton et du Nouveau-Mexique. Mais en compensation, le Colorado offre un cadeau de bienvenue : une halte routière qui s’ouvre sur le Fisher's Peak.


20 km plus loin, on est à Trinidad, Colorado (1900 mètres), où le Pic Fisher est toujours visible...

Et de là, vers Montréal, on dévale enfin ce qui nous reste d’altitude pour pénétrer les longues plaines du Kansas? Eh ben, pas tout à fait : de Trinidad à Dodge City, au centre du Kansas, on met 450 km pour passer de 1950 m à 800 m. Évidemment, à vélo, ça ne paraît pas du tout et si vous avez un vent de face, c’est aussi dur qu’un vent de face dans la très plane Montérégie.
Mais au moins, depuis le panneau 9100, il y a une partie de mon cerveau qui sourit : le plus dur est derrière. La vie a beau être faite de côtes, il y a des côtes qu'on est satisfait de laisser dans le rétroviseur.
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