mardi 27 juillet 2010

In other news... (2)

Si je lis les journaux locaux (voir aussi In other news du 9 juillet), c'est pour m'étonner de la masse de choses dont ils peuvent parler et dont nous ignorons tout à Montréal... et vice-versa. Mais dans le cas de ce voyage, passer 5 semaines à parcourir leurs journaux a une autre conséquence: ça redonne confiance dans ce que les États-Unis peuvent offrir de meilleur.

Le vélo, tiens, pour prendre un exemple tout à fait au hasard. Le Denver Post (Colorado) du 11 juillet posait un constat d'un genre tout à fait inattendu: cet État, de même que ses villes, créent tant et si bien de voies cyclables, de programmes de sensibilisation et de "bike libraries" (?) que les cyclistes... commencent à être trop nombreux!

Et que dire des maux dont on aime accuser les Américains. Attardés en science? Ils le savent, et il faut voir ce journal régional —pas municipal, régional— consacrer sa Une à un concours qui est leur équivalent des Expo-Sciences.

La Une, aussi, de The Press (nord-ouest de l'Ohio) qui se réjouit (26 juillet) que le district scolaire de la ville d'Oregon ait de bonnes chances de devenir le plus gros district de l'Ohio alimenté à l'éolien.

Un pays d'obèses? Ils sont nombreux à l'admettre. Un workout local a attiré des centaines de personnes, se réjouit le Topeka Journal (Kansas) du 16 juillet qui amorce son article par cette désolante statistique: plus de 28% des adultes du Kansas sont obèses.

Presque au même moment, le Quad-City Times (Davenport, Iowa et sa ville jumelle Moline, Illinois) se réjouissait de l'événement sportif populaire Quad-City Times Bix, "le plus gros party de l'année".

Ils souffrent d'un complexe de supériorité? La loi sur l'immigration de l'Arizona, qui prétend serrer la vis aux immigrants illégaux, est non seulement contestée par Washington, elle est critiquée par tous les journaux par où je suis passé, y compris l'Arizona.

Rassurant. Il y a donc plus d'Américains qu'on ne le croit qui sont conscients de leurs dérives. Ce qui peut sembler étrange, parce que quiconque s'intéresse aux médias a entendu parler de la désolante popularité de Fox News. Mais ceux qui penchent à droite, ce sont les commentateurs payés pour ça. Ils sont plus populaires, plus influents, mais ne sont pas toute la voix de ce pays.

Qui sait, l'incident autour de Shirley Sherrod a peut-être déjà décollé quelques paires d'yeux: vous en avez peut-être entendu parler à Montréal, c'est une fonctionnaire du ministère de l'Agriculture mise à pied la semaine dernière pour un commentaire soi-disant raciste, avant de recevoir un téléphone d'excuse d'Obama lui-même, lorsqu'on a entendu le clip au complet... qui disait exactement le contraire que ce que le commentateur Andrew Breitbart de Fox News lui avait fait dire. Ce chroniqueur du Morning Journal (Ohio) s'indigne, comme d'autres depuis la semaine dernière:

The traditional media are so petrified of being called “liberal” that they are prepared to allow the Breitbarts of the world to become their assignment editors. Mainstream journalists regularly criticize themselves for not jumping fast enough or high enough when the Fox crowd demands coverage of one of their attack lines.


Enfin, il y a tout de même UNE nouvelle presque canadienne qui a filtré ces deux dernières semaines: la libération sous caution de... Conrad Black. Encore une bonne nouvelle pour l'image du Canada...

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