samedi 30 juillet 2011

Blue Ridge Parkway 4: un brouillard pas entièrement naturel


La brume n’est pas juste un élément sympathiquement naturel. Elle est aussi humaine. Désagréablement humaine.

« Les meilleures estimations », lit-on dans un document des Amis de la Blue Ridge Parkway, « nous disent que nous devrions être capables de voir à 60 milles (100 km) lorsque le brouillard naturel est à son plus épais. Au lieu de cela, la vue est habituellement d’environ 20 milles (32 km), et parfois moins de 8! Et ce brouillard étouffant est une production humaine, le plus gros provenant des centrales électriques au charbon. Le deuxième plus gros contributeur, ce sont les autos. »

Vous vous souvenez des pluies acides? Eh bien, cette pollution « provenant des centrales au charbon », c’en est un des effet. Elle retombe dans les montagnes, puisqu’une montagne a pour caractéristique d’être dans le chemin des vents dominants. Avec pour résultat que la pollution n’affecte pas juste le champ de vision. Les sols sont aussi altérés : les différents documents sur la question expliquent que parce que les sols sont saturés en azote, ils perdent du calcium, ce qui peut affecter la croissance des plantes et des arbres : on l’aurait lié à un déclin de la croissance des épinettes roux, qui sont plus sensibles au froid qu’avant, selon le Service américain des parcs.

Les sols libèrent aussi de l’aluminium, nocif pour les poissons et les plantes. Le soufre et l’azote s’accumulent ensuite dans les ruisseaux et les lacs. Bref, on est loin de la carte postale.

Vous voulez un effet visible à l’oeil nu : des professeurs en sciences de l'environnement et le ministère des Transports de Virginie, pointent du doigt le mortier de ponts comme celui-ci: entre les blocs de granit, le mortier se dissoudrait sous l’effet des pluies acides, laissant les traces blanches visibles sur la pierre.
Pas grand-chose que les Québécois puissent faire, à distance, et dans une société qui dépend si peu des centrales au charbon. À part prendre conscience que même derrière le plus beau des tableaux...

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