dimanche 24 juillet 2011

Blue Ridge Parkway 1: là-haut

J’ai commis une erreur en préparant ce voyage : j’ai toujours appelé ça « la route » Blue Ridge Parkway. Or, ce n’est pas juste une route. Si c’est un décor à ce point exceptionnel, c’est parce qu’il s’agit d’un genre de Parc national de 780 km de long... par moins de 300 mètres de large!

Et puisque c’est administré par le Service américain des parcs nationaux, ces centaines de kilomètres sont donc voués à la beauté de la nature, avec tous les efforts de préservation que cela suppose.

Les panoramas que tout le monde prend en photo, et je n'ai pas fait exception (toutes les photos qui suivent peuvent être agrandies en cliquant), ces panoramas qui font l'objet des cartes postales, donnant sur trois, quatre, voire cinq crêtes des Appalaches, sont la partie la plus célèbre du décor. Mais ils n’en disent qu’une partie.



C’est une série de concours de circonstances qui explique l'existence de tout ceci. D’abord, dans le premier quart du 20e siècle, des hommes épris de nature et éblouis par ce qu’ils avaient vu là-haut, furent suffisamment influents pour mousser en haut lieu la création de parcs. Ensuite, la crise des années 1930 : une des mesures prises par le président Franklin D. Roosevelt pour relancer l’économie fut le financement de grands travaux d’infrastructure —ce qu’Obama allait lui aussi faire, 75 ans plus tard. Un de ces travaux était la Blue Ridge Parkway, ou du moins un premier segment de la route telle qu’on la connaît aujourd’hui.

Le Guide to the Blue Ridge Parkway évalue à un millier le nombre de « vues panoramiques » le long de ces 780 km, dont une bonne centaine prennent la forme d’une halte routière, comme celle-ci.
Pas de villages : ils ne sont jamais loin, mais il faut sortir du parc —rappelez-vous, la « sortie » est à moins de 300 mètres à l’ouest ou à l’est. Pas d’épiceries, pas de magasins de souvenirs à part les centres d'interprétation. En fait, aucune activité commerciale : et ça, ça veut dire ZÉRO CAMION. Sur 780 km. Le bonheur.


Dans la moitié nord, qui traverse la Virginie, on trouve davantage de fermes à proximité —d'ailleurs, le parc loue des portions de terres à des voisins fermiers ou résidents.

Mais pas question de fils barbelés ou de clôtures Frost! Les clôtures doivent être en bois, et pas n’importe quel. Les murets de pierre doivent aussi s’harmoniser avec le paysage.
Quant à la moitié sud, qui traverse la Caroline du Nord, elle commence dans cette partie des Appalaches appelée les Smoky Mountains —les montagnes fumantes. Et leur fumée, c’est le brouillard.
Un brouillard à couper au couteau : imaginez que sur la photo ci-bas, à 1600 mètres d’altitude, on serait censé voir toute une vallée. Ainsi que, en face, à l’horizon, trois, ou quatre, ou cinq crêtes montagneuses. Frustrant. Mais c'est à prendre ou à laisser: le brouillard fait lui aussi partie du décor.

Toute cette humidité a un avantage : la végétation adore. Il y a par endroits explosions de fleurs sauvages, et il existe même des guides qui ne sont consacrés qu’aux arbres et aux fleurs qu’on peut observer dans le parc.
Et le vélo dans tout ça? La suite au prochain épisode.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire