mardi 2 août 2011

Pistes cyclables: avec Google, c'est nul!

À l’aéroport international de Baltimore, pas d’inquiétude : si un avion rate la piste d’atterrissage, il peut choisir la piste cyclable. Cette photo a été prise depuis la piste cyclable.
Assez impressionnant. Les fans d’avions adoreraient Baltimore juste pour ça.

Plus sérieusement, la piste (la cyclable, pas l’autre), avait une deuxième qualité : après avoir contourné l’aéroport, 10 km plus loin, alors qu’il me restait une grosse trentaine de km jusqu’au centre-ville, j’ai cessé de suivre les indications de Google Maps (prendre telle rue pendant 8,3 km, tourner à gauche pendant 0,3 km, etc.) et je me suis plutôt fié aux panneaux indicateurs verts marqués d’un vélo, qui, tous les 10 ou 15 coins de rue, indiquaient « Baltimore ». Plutôt vague, direz-vous : Baltimore-centre, ou bien juste « l’entrée » à Baltimore, pour laquelle il y a autant de choix que l'entrée à Montréal par la Rive-Sud? J’ai fait le pari que c’était le centre-ville, et c’était le cas.

Le lendemain, sur les 30 derniers km jusqu’au centre de Philadelphie, le même scénario s’est répété, à travers des avenues et des boulevards impeccablement marqués d’un panneau jaune « Share the road ». 10 sur 10 pour les politiques cyclistes du Maryland et de la Pennsylvanie.

Mais attention : je parle ici de voies partagées. Pour les pistes cyclables séparées de la circulation, c’est une autre paire de manches : j’ai découvert, par essais et erreurs, qu’il ne faut pas se fier à Google Maps, sauf s’il y a abondance de panneaux indicateurs... et zéro embranchement!

Par exemple, cette piste Chief Ladiga en Alabama, dont j’ai parlé ici. Aucune erreur possible : si vous arrivez par l’ouest, Google vous indique qu’après avoir pris la route Alexandria-Jacksonville pendant 10,3 km, vous croiserez la piste, que vous n’aurez dès lors plus qu’à suivre pendant des dizaines de km, dépendamment de votre destination.

Mais avec la piste Delaware Canal, entre Philadelphie et Trenton (New Jersey), problème. Elle commence au milieu de nulle part, sans panneaux pour l’annoncer. Elle s’interrompt trois fois, dont une au milieu d’un champ de pierrailles. Et elle finit... au pied d’un escalier! Mon avis: Google ne fait pas encore la différence entre un vélo et un marcheur. Point positif : le décor est enchanteur.

Au nord de New York, c’est pire.
Sur la carte, ça semble pourtant clair : quitter l’avenue Putnam à droite par Putnam Trail (0,2 km), puis à droite la Old Putnam Trail (1,6 km), puis à gauche l'Old Putnam Trail (1,1 km) qui devient la South County Trailway... Or, sur place, non seulement aucun panneau n’indique-t-il si on est sur la Putnam ou la Old Putnam, mais les embranchements sont tels que rien que pour la première intersection, à 0,2 km, on a déjà deux choix. Trois kilomètres plus loin, j’avais fait une longue montée pour rien, puisque je me retrouvais au bord d'une autoroute.

Même scénario le lendemain où plutôt qu'une South County Trailway que je n'ai jamais retrouvée, j'ai pris une Bronxville Trailway, tout aussi jolie, mais menant légèrement plus à l’est.

Tous les cyclistes qui ont fait un long trajet (que ce soit une journée ou un mois) en s’efforçant de suivre un itinéraire ont déjà eu ce problème dans les rues d’une ville. À vélo, il est en effet normal de ne pas calculer scrupuleusement les dixièmes de kilomètres et de se demander tout à coup si c’est à cette intersection ou à la suivante qu’il faut tourner. Mais dans ces cas-là, en général, on a des panneaux indiquant le nom de la rue. Je crois que les génies de Google n’ont pas encore réalisé que les pistes, c’est pas pareil...

Et ça, c’est sans compter toutes les fois où, si vous demandez à Google de vous tracer un itinéraire « vélo » entre deux villes (l'option existe depuis l'an dernier), il va choisir de vous faire faire un détour de 50 km... s'il trouve une piste cyclable quelque part par là.

Bref, l’intention est bonne, mais prévoyez des heures supplémentaires, spécialement si votre parcours cyclable a plus d’un embranchement.

1 commentaire:

  1. Très bon récit et qui décrit avec exactitude à quel point l'option vélo de Google Maps doit être peaufinée avant de sortir de sa phase bêta!

    RépondreSupprimer