Eh non. Entre casquettes, gilets et cartes postales, il n’y en avait que pour des images de poissons et d’orignaux.
Mais quel pays magnifique. Des lacs d’un bleu éclatant et des baies et des criques. Des rivières tranquilles. D’autres coupées par des rapides. Et des arbres à l’infini. La nature comme aucun autre parcours de vélo de route au Québec ne vous permettra de la voir aussi longtemps.
Pour qui voudrait tenter l’aventure, cinq choses à vérifier :
1) Vérifiez si la route qui traverse le Parc, la 117, fait partie de la Route Verte. Vous pouvez déjà cocher cette case : c’est oui. Ça veut dire un large accotement asphalté tout au long des 175 km (et même tout au long des 280 km de Val d’Or jusqu’à Mont-Laurier). Ce qui place le cycliste à une distance sécuritaire des autos et des camions. Je pense avoir vu un million de petits panneaux vert et blanc « La route verte » pendant la journée.
2) Ne soyez pas pressés. Dans un voyage de longue haleine, nous, cyclistes, nous fixons généralement un objectif : par exemple, Montréal-New York, 4 jours. Donc, chaque matin, beau temps mauvais temps, on part. Mais cette fois, j’ai choisi de rester deux jours de plus à Val d’Or (voir le texte précédent: Val d'Or, ville cyclable), le temps que la météo cesse d’annoncer des orages intermittents. Parce que de la pluie, c’est rien, mais des orages dans un Parc, non merci. Et à quoi bon traverser un territoire magnifique si on ne peut pas l’apprécier?
3) Soyez calculateurs. S’il y a 280 km entre Val d’Or et Mont-Laurier, il n’y en a que 207 entre le Motel Royal de Louvicourt —village situé plus près de l’entrée Nord du Parc— et les motels pour camionneurs de Lytton, tout de suite après la sortie Sud. J’ai donc fait une « pré-journée » —une fin d’après-midi— d’une trentaine de kilomètres, de Val d’Or à Louvicourt : ça faisait déjà ça de moins. Et j’aurais peut-être même pu en sauver 25 autres en prenant un motel isolé, situé tout juste à l’entrée Nord du Parc —dont Google ne m’avait jamais révélé l’existence. À vérifier pour une prochaine fois.
4) Soyez calculateurs (bis). Même avec 207 km à faire pour la journée, il reste de la marge pour des pauses. Par exemple, si vous disposez de 14 heures (de 6h à 20h), ça représente une moyenne de 15 km à l’heure, incluant les pauses. Ou, calculé autrement : 20 km à l’heure, avec une pause de 15 minutes toutes les heures.
5) Repérez les frigos à l’avance. Rien de plus encourageant pour un cycliste en train de gravir une côte que de calculer mentalement les kilomètres qui restent avant la prochaine pause... plutôt que ceux qui restent d’ici la fin de la journée! Ainsi, à mes kilomètres 80, 120 et 149, on lisait sur ma carte, « boutiques ». (carte du Parc ici) Soit des lieux où, à l’entrée d’un camping ou d'une pourvoirie, quelqu’un vend essentiellement du matériel de pêche... mais pas seulement: impossible d’imaginer une boutique au milieu de nulle part qui ne vendrait pas aussi des cannettes de boissons gazeuses bien froides! Quant à la pause du km 149, au lieu-dit « Le Domaine », elle comportait aussi un vrai restaurant et un vrai dépanneur. Le grand luxe.
Le traverser en un jour ou deux jours?
Vous vous sentez plus disposé pour un itinéraire de deux jours et vous ne voulez pas alourdir vos deux roues avec du matériel de camping? Dorval-Lodge, 80 km après Louvicourt, est une pourvoirie où on loue des chalets mais il faut réserver quelques jours à l’avance, et il n’acceptent pas toujours de louer pour une seule nuit. À vérifier. Même chose au Domaine, mais eux offrent, en plus, des chambres de motel.
Hypothétiquement, deux jours consacrés au Parc pourraient ressembler à l'un de ces scénarios :
- Val d’Or-Dorval Lodge (110 km) puis Dorval Lodge-Lytton (125 km). Il ne resterait alors que 50 km pour le jour suivant jusqu'à Mont-Laurier.
- Ou bien un petit Val d'Or-Louvicourt (33 km) avant le Parc: Louvicourt-Le Domaine (149 km) puis Le Domaine-Mont-Laurier (100 km).
Quant au parcours lui-même, il n’était pas aussi « côteux » que je l’avais craint. Les montées n’étaient jamais abruptes comme en Estrie ou interminables comme dans nos cauchemars de cyclistes. Et j’ai été gâté par un vent généralement favorable. Je m’étais fixé pour objectif d’arriver au motel de Lytton, 7 km après la sortie Sud, avant 20h30, j’y suis débarqué de ma selle avec deux heures et demi d’avance.
Et les camions? J’ai vu bien pire sur des routes de Gaspésie ou de Montérégie... sans accotements!
Pensez à ce qui définit le parcours de vélo idéal : 1) des paysages époustouflants qui procurent des moments de grâce 2) sans pluie ni une température trop chaude ou humide 3) sur des routes carrossables et 4) loin de toute circulation automobile. J’avais 1), 2) et 3). Ça valait le coup.
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