Je l’ai dit : zéro camion. Par contre, beaucoup de motos. J’ai même rencontré deux couples de Québécois, dont ceux-ci, de Québec, qui faisaient la route dans l’autre sens, du nord vers le sud.
Il est clair que moto ou vélo, beaucoup de gens sont là avec les mêmes motivations : admirer la nature. Mais faut reconnaître que lorsqu'on est à vélo, le moteur d’une moto, ça rompt pas mal plus le charme que lorsqu’on voyage en auto. Forcément, difficile de leur en vouloir, ça fait aussi partie de ce pour quoi on aime une moto (Connie, si tu lis ceci, tu veux bien commenter?). Mais quand le cycliste (ou le marcheur) choisit une de ces centaines d’haltes, le chant des oiseaux, le vent dans les feuilles, le ron-ron de la vallée tout en bas, sont vite noyés par le vrombissement du deux-roues... que le conducteur semble prendre plaisir à poursuivre pendant les minutes où il s’arrête lui aussi à la halte... S’il n’y a pas de camions, pas de livraisons, c’est parce qu’il n’y a pas de village ni de commerces. À chaque sortie, et elles sont nombreuses, vous trouverez ce panneau —difficile de se tromper, il n’y a que deux directions pendant 780 km!
Mais il y a des exceptions. Des terrains de camping offrent un minimum de services. Quelques centres d’interprétation vendent des trucs. Une auberge-restaurant-hôtel (j'y ai mangé, pas logé), Peaks of Otter...
... a obtenu une concession du Service des parcs. Elle donne directement sur la BRP et est le point de départ de multiples sentiers de randonnée (trails), notamment autour du lac Abbott et jusqu’au sommet d’un des trois pics, le Sharp Top (1050 m).
Quelques lieux patrimoniaux...
... dont ce moulin (photo du bas) qui serait, à ce qu’on dit, le lieu le plus photographié de la BRP (ça s'appelle Mabry Mill: il y a un restaurant à 100 mètres).
Et le village le plus « collé » sur la route est sans nul doute Little Switzerland. Un de ces cas étranges : 40 habitants... mais deux restaurants, un hôtel, une librairie de livres usagers (et de Smoothies!)... On m’a expliqué que c’est un village-fantôme en hiver.
Ce qui en dit d’ailleurs long sur les « indigènes » que vous aurez la chance de rencontrer. J’ai trouvé plusieurs allusions au fait que les habitants de toute la portion ouest de la Caroline du Nord, c’est-à-dire la partie montagneuse, sont fiers de dire qu’ils ne collent plus au cliché des « hillbilies », les montagnards barbus et mal dégrossis. Le problème, c’est qu’au fil des décennies, avec la quantité de gens riches qui ont été séduits par la beauté de la BRP et ont acheté des résidences d’été à proximité, la démographie a effectivement changé... mais peut-être juste le long d’une bande de terrain de quelques kilomètres de large? Il y aurait une recherche intéressante à faire, en commençant par les villes de plus grande taille : Asheville (réputée pour ses nombreuses micro-brasseries), Roanoke (Virginie) et Boone... nommée ainsi en l’honneur de qui croyez-vous ? 

Pour ma part, j’ai quittée la BRP le 20 juillet, à regrets, à 80 km de la fin : une splendide descente de 11 km (!) a conduit à la rivière James... sauf que tout ce que je venais de descendre, j’allais devoir le remonter, et on était déjà au milieu de l’après-midi.
J’ai donc quitté le parc vers la vallée située juste à l’ouest, qui m’a conduit —sans collines!— à la ville-étape prévue, Waynesboro (Virginie). En me laissant sur un dernier regard, à droite, sur ce que j’avais quitté.
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